Faut Pas Penser
Ils ont 17 ans et ils s’aiment... Pas si simple ?
LES PLANS
Nous allons construire le film avec des plans courts et des plans longs (plans séquences) ; en cela nous faisons référence à Gus Van Sant et à son travail pour « Elephant ». Nous opposerons également séquences intérieures (chambre) et extérieures (Montmartre) pour donner de petits espaces de respiration.
Pour revenir à Gus Van Sant nous utiliserons l’écran de verre dépoli de la salle de bain pour la scène où les deux garçons s’embrassent presque plan pour plan comme dans Elephant (Gus Van Sant, USA, 2003). Ceci nous permet de mettre entre les protagonistes et lespectateur un voile pudique sur ce quise déroule dans la salle de bain. En effet, il ne s’agit pas ici de faire de la provocation mais plutôt de suggérer. Les plans séquences font également référence au cinéma des premiers temps, ils sont une sorte de petits fragments uni-ponctuels qui rappellent les vues lumières où les tableaux de Méliès.
LE MONTAGE
Comme nous venons de le voir, certaines séquences sont construites surun seul plan alors que d’autres sont découpées voir sur-découpées. En effet la séquence du cache-cache est construite sur une multitude de plans très découpés alors que quatre séquences sont réalisées en plan séquence. La scène de la salle de bain est construite sur une découverte de la présence du père de l’autre côté du verre dépoli.
C’est le raccord dans l’axe et le changement de valeur de plan qui induisent le changement de point de vue. Le plan large permet de réaliser que le père est spectateur de ce qui se passe dans la salle de bain. L’autre séquence découpée est le déjeuner. Ici le découpage permet d’insister sur le regard des deux garçons lorsque le père fait une blague sur les homosexuels, ce qui souligne la réprobation des garçons.
LA MUSIQUE
La chanson « Blizzard » du groupe Fauve accompagne tout le film. Les textes expriment beaucoup de sentiments propres à l’adolescence teintés de violence et d’excès, ils nous ont parus correspondre à l’état d’esprit de nos personnages. Comme cette chanson n’est pas très connue, nous l’avons utilisée dès le début du film pour habituer l’oreille du spectateur.Ainsi à la fin du film quand nous laissons la musique se dérouler sur le générique de fin nous espérons susciter plus d’émotions chez le spectateur.
« Promenade sentimentale » de Vladimir Cosma est une des musiques de la bande originale de « Diva » de Jean Jacques Beneix. Nous avons choisi cette musique dont la redondance nous a paru intéressante sur le plan séquence où les garçons reconnaissent leurs sentiments réciproques.
« Bubble bath » de « The Swiss » est une évocation discrète de la musique électronique souvent utilisée comme stéréotype des boîtes de nuits gay. Elle est très décalée par rapport au deux autres musiques et renforce le côté respiration rigolote de la séquence.